Je vous l'ai déjà dit, j'ai pris beaucoup de retard dans ma rubrique "Lecture pour tous".
Ce n'est pas bien, je le reconnais, mais finalement, cela peut présenter quelque avantage.
Je m'explique : si j'avais été à jour, je vous aurais parlé de ce livre juste après l'avoir terminé.
J'ai acheté ce livre aux puces d'Alès, certainement séduite par le "à la manière de Matisse" de la couverture, en tous cas mise en confiance par l'éditeur, Rivages poche/bibliothèque étrangère.
C'est un recueil de nouvelles et c'est pour cette raison que je l'ai terminé, s'il s'était agi d'un roman je pense que je l'aurais abandonné avant la fin : trop de personnages, trop de noms, de personnes donc mais aussi de lieux, un parti pris de narration qui complique encore les choses, chaque nouvelle nous présente des personnages, plus ou moins reliés à ceux des autres nouvelles, et l'un de ces personnages nous raconte une histoire, une aventure arrivée à d'autres personnages, donc re-belote, encore des noms, des lieux....je m'y suis plusieurs fois perdue (mais qui peut bien être Milicent ? et pourquoi cette incursion en Albanie ?).
J'ai commencé ensuite, sans prendre le temps d'une petite chronique ici, le livre suivant sur la pile qui menace de s'écrouler sur ma table de nuit (je ne connais pas grand chose d'aussi rassurant qu'une pile de livres en attente).
Et là, le choc !
Surtout juste après la déception du livre précédent.
Bizarrement, l'action de ces deux livres se déroule à peu près au même endroit (surtout vu de ma garrigue), le premier au Canada, en Ontario, le second, comme son titre l'indique, dans le Montana, à 19 kilomètres de la frontière canadienne.
On peut aussi trouver une concordance de temps, bien que Secrets de Polichinelle commence en 1850 pour se terminer de nos jours.
Voire une concordance d'action, l'histoire unique de Montana 1948 aurait tout à fait pu figurer parmi les multiples péripéties de Secrets de Polichinelle.
Mais la comparaison s'arrètera là : ce petit livre, à peine plus de 100 pages, est un grand bouquin !
Un style d'une fluidité remarquable, pas d'effets, pas un mot de trop, une grande économie de moyens et pourtant une tension qui ne se relâche jamais pour le plus grand plaisir du lecteur.
N'hésitez pas, si vous rencontrez ce livre (pour moi, ce fut également aux puces d'Alès), achetez le, ou, comme on nous le conseillait dans Hara-kiri, si vous ne pouvez pas l'acheter, volez le, vous ne le regretterez pas (quoique.... sur la paille humide d'un cachot si vous avez été maladroit).